Ālamārī, 2024, mobilier : bois de tamarin, jutes, soie et coton, 80cm x 60 cm x 200cm.
« L’Histoire est faite de petites histoires, de souvenirs oubliés, d’anecdotes… »
A.Tsing
La communauté indo-musulmane est implantée à La Réunion depuis le XIXe siècle. Cependant, peu d’archives publiques attestent de son histoire. Lors de sa résidence de recherche chez Ravate, Yassine Ben Abdallah explore les archives familiales, collecte les récits, recueille les souvenirs afin de saisir quelques fragments de l’histoire des indo-musulman·es de La Réunion.
De cette recherche émerge Ālamārī, un mobilier sensible qui se propose à la fois de narrer l’histoire et de contenir les artefacts d’une communauté. L’armoire Ālamārī est composée de 3 étagères amovibles convoquant le triptyque religion, famille, commerce, piliers fondamentaux de la vie de la communauté. Le bois de tamarin, endémique tant de La Réunion que de l’Inde, relie ces deux territoires tout en rappelant les origines du groupe Ravate qui s’érige autour de la vente de bois local par le patriarche Issop Ravate. Les cordes de jutes teintes au curcuma évoquent les origines commerçantes de cette communauté et les sacs de grains présents dans les boutiques Zarabs. En enveloppant l’armoire, le tissu mi-soie, mi-coton appelé Mashru (de l’arabe « permissible », les peaux des hommes musulmans ne pouvant être en contact avec la soie), matérialise un espace d’opacité, un envers, un seuil d’intimité. Enfin, les clés en basalte symbolisent l’intégration et l’enracinement dans le territoire d’une communauté aujourd’hui réunionnaise.
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BIOGRAPHIE DE L’ARTISTE
Yassine Ben Abdallah est un designer & artiste basé entre La Réunion et les Pays-Bas. Après des études en sciences politiques, il poursuit son cursus à la Strate école de design puis à la célèbre académie de design d’Eindhoven. Sa pratique basée sur la recherche se concentre sur les questions de patrimoine, d’identité culturelle et d’appartenance. Son travail aborde l’au-delà historique et contemporain des blessures coloniales dans les sociétés postcoloniales. Yassine Ben Abdallah raconte et donne forme à des histoires personnelles et collectives à travers des objets, des installations, des écrits et des performances.
Informations complémentaires
Jusqu’au 17 août 2024
Les tarifs
Gratuit
© Hugo Valera